Le musée se prend la tête

La prochaine publication, totalement renouvelée, d’une « bible » des études de civilisation grecque et romaine : « Le Recueil général des sculptures sur pierre de la Gaule », édité pour la première fois en 1911 par Louis Espérandieu sous l’égide de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, est l’occasion de revenir sur un ensemble de têtes sculptées d’époque romaine qui n’ont guère été vues en dehors des pages de ce vénérable ouvrage, mais restent le témoignage de la culture encyclopédique des savants érudits de la Société des Antiquaires de Normandie.

En cette année anniversaire de l’épopée et des drames de la Libération, ces visages cabossés ou miraculeusement préservés témoignent à leur manière de la fragilité d’un patrimoine toujours menacé de l’anéantissement total. Cette petite galerie d’antiques nous donne l’occasion d’une réflexion, si non d’une « prise de tête », sur les enjeux et les aléas de la sauvegarde du patrimoine.